Louis Dollé Ymagier

Sculpteur – Dessinateur – Peintre – Installateur

A PROPOS

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L’artiste : un misanthrope ?

De qui Louis Dollé tient-il le plus ?
D’Alceste le passionné radical ou de Philinte le subtil diplomate ?

Est-il Alceste le misanthrope ? Il cherche à toucher un public le plus large possible, aucun lieu d’exposition ne lui fait peur (est-ce un hasard si l’auteur d’une pièce intitulée Le Mendiant en 1991 travaillera quelques dix ans plus tard auprès des sans-logis de Nice ?)

Est-il Philinte le mondain ? Il dit avoir horreur de la foule et ne souhaiter qu’une chose : s’acheter une maison et vivre seul dans la nature. Son caractère ombrageux l’a longtemps tenu à l’écart des circuits « officiels ».

Pourtant, le travailleur asocial a su se faire homme de spectacle, le maître ébéniste celui qui a toujours souri en entendant l’expression « artisanat d’art »- est devenu maître sculpteur. Et comme dans la pièce de Molière, Alceste et Philinte ne sont que les deux mêmes facettes du Misanthrope. Car lequel des deux l’est le plus, finalement ? Cela signifie-t-il que Louis Dollé est un misanthrope total ? Ou les contraires s’annulant, cela donne-t-il un être humain complet ? Cela donne un artiste, assurément.

– Benoît Gerbet

Résumé de quelques années…

En sortant des beaux-arts, que je n’avais pas poursuivis (décidement, l’école…), je savais que je voulais vivre “ de l’art ”. Je faisais toutes sortes d’expositions, de concours tremplin jeunesse, tout ça quoi. J’en faisais déjà avant et pendant les beaux-arts en fait. Il y a même eu une période où je me mettais sur une place ou dans une rue avec mon établi et je déposais mon chapeau devant, afin que l’on me jette de la monnaie dedans. J’ai été musicien de pub, de bar la nuit en imitant des instruments de musique. J’allais d’ateliers en ateliers, je mangeais pour pas cher.

…Puis je fus engagé au « Bonnet d’Âne », café littéraire, engendré par Philippe « DE » Delaveaux, écrivain et ancien cancre revendiqué. J’avais alors aussi mon atelier rue st Vincent, dans le vieux Nice. En ce lieu, j’étais serveur, animateur, professeur de croquis. Nous recevions des troupes de Théâtre, dont Act’libre, avec laquelle je fis des décors. C’était chouette, mais court ! Ensuite, j’embrayais dans un café » social », où je m’occupais de S.D.F. En même temps, j’allais dans une « friche », un « squat », qui s’appelait « Diables Bleus », « Brêche ». Auparavant, j’étais déjà allé dans des friches. De ces quelques années, je repris mes études. D’art.

Je voulais savoir ce que je voulais, qui j’étais, quelle voie emprunter. Je fis moult portraits, dessins, croquis. De là, de ces années, pleines de doutes, de recherches et d’incertitudes, de déséquilibre, de peur du lendemain sont issus mes travaux actuels…

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